Bricolutage sans ba(va)rdage

Démonter les boulons de ses boîtes de pandore, du bout des doigts, les yeux fermés, l’expir en suspension. Décortiquer les babioles de son intérieur tordu, à bout de souffle, jusqu’à saigner. Dévisser le bulbe de son esprit qui n’a de saint que l’inspiration divine prenant la forme de la fumée d’une cigarette oubliée dans le cendrier. Arracher le papier peint de ses désirs pour y coller des affiches vintages trouées de pin-up à l’anatomie alvéolée. Démolir le vestibule de ses rêves, à coup de biseaux mal taillés et de lancers de hache mal avisés. Remettre un apprêt pour cacher les fissures de son opercule coronaire, à coup de calicot et d’emplâtre argileux mal dégrossis. Faire tomber un mur, découvrir les vestiges d’un sarcophage décoloré et dénué de hiéroglyphes. Pirater la programmation d’une domotique désuète en injectant un virus grugeur de vers et de termites. Hourdir des colombages volages pour assouvir une liaison équipotentielle éclectique en dominos de plastique. Ouvrir le chéneau, y fourrer tout son fatras de souvenirs improbables, peu louables et indémodables. Creuser un sillon neuronal, y installer un drain à démons, laisser s’y écouler l’ombre et la sève historique jusqu’à l’égout collecteur d’entités préhistoriques. Découper en fines lamelles le poids d’une génétique aux tuiles en ardoise à la scie égoïne et les badigeonner d’agrégats limbiques. Inaugurer un musée rempli de bocaux envasés de reptiliens diabétiques. Mettre en carton, trier, jeter, vider, crier, hurler au vent. Déménager à l’autre bout du monde dans une hutte en bananier. Assainir les fondations en posant une membrane de caoutchouc synthétique sur la semelle des pas perdus, salle d’attente de joyeux illuminés dithyrambiques. Redécorer son intérieur aux couleurs d’une ligne d’horizon s’éloignant au bout d’un coucher de soleil bleu de lune. Redessiner sa vie en suivant les courbes et les lignes d’une architecture futuriste. Rendre son tablier aux ouvriers pathétiques. Quitter ce chantier.

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