Chères lectrices, chers lecteurs,
Cela fait maintenant plusieurs années que j’écris, toute seule dans mon coin, quand l’envie m’en prends, et que j’accumule des pages et des pages [et des pages] de lettres électroniques en mode binaire, en minuscules et en majuscules, en noir et en blanc, en format Word. Pas de quoi saturer mon disque dur non plus [ouf !], mais je pense qu’il est temps de sauter le pas et de « publier » [au moins électroniquement pour commencer…] quelques uns de ces textes. Ne dit-on pas : « jamais 2 sans 3 », je n’allais quand même pas faire entorse à la règle ! Sommes toutes, je suis quelqu’un d’assez docile…
Et je vais commencer ici et maintenant [hic et nunc] avec une confession assez intime, sortie tout droit d’un constat difficile et long à établir, mais également dur à accepter, et qui m’aura valu « quelques » [ironie latente] séances de thérapie, hehehe. Roulement de tambours… Mon problème principal est le suivant: je commence à écrire, j’ai des idées, j’écris facilement (et beaucoup!), mais… je ne vais jamais jusqu’au bout des choses… je ne fignole pas, je ne relis pas, je ne corrige pas, je ne termine pas le texte, je ne le rends pas « publiable »… Sounds familiar ?! 😉
Aujourd’hui je pense avoir compris d’où cela venait (oui oui, j’ai bien utilisé l’imparfait), et force m’est de constater qu’il s’agit en fait plutôt d’un symptôme que d’un problème. Mais un symptôme qui fait autant de ravage qu’un tsunami enragé ! Et cet océan de marées [hautes et basses] est situé à la croisée de plusieurs confluents ravageurs.
Tout d’abord, il y a l’arrivée abondante et naufrageuse du fleuve « égo« . Apriori pas trop surdimensionné, quoique… ou tout du moins mal placé, ça c’est certain. Il hésite, il rechigne, il recule… Peur de réussir ou goût de l’échec ? Peur d’affronter son lectorat en faisant face à un miroir aux milles reflets : de lueurs acerbes en éclats irisés. Par peur de croiser la seule gorgone qui soit mortelle, il s’auto-pétrifie, détruisant alors sa seule chance d’en ressortir vivant et triomphant. Alors que comme Persée, il pourrait ensuite offrir sa tête de Méduse pour renforcer le bouclier d’Athéna et ainsi devenir plus fort, plus puissant, plus apte à se défendre. Difficile de surmonter cette peur de se voir dans le miroir d’une eau qu’on aime limpide, calme et rassurante. Ce sont pourtant dans les remous qu’on trouve l’écume précieuse de la Vie telle qu’elle vaut la peine d’être vécue…
Vient ensuite la déferlante et la chavirante « perfectionite aiguë« . Celle-là même qui nous pousse à l’éternelle insatisfaction, à la perpétuelle procrastination. Cette tendance fâcheuse nous fait rentrer dans un cercle vicieux, tel un tourbillon de mer qui appâte notre navire et nous emporte au milieu de son œil où règnent le nul, le rien, le néant.
Enfin, la bouleversante et fracassante falaise de « l’obsessivite compulsive » se présente face à nous, tel l’ultime obstacle à dépasser pour avoir pied et toucher terre… Cette terre sacrée où des millions de personnes vivent déjà en paix et dans le respect des uns et des autres, s’autorisant leurs présences mutuelles. Et oui, la blogosphère et le monde de la littérature sont finalement accessibles à tous, ce qu’il en advient ensuite est un autre sujet.
Pour tout vous dire, mon blocage allait même au-delà de la capacité à publier ses textes en ligne… je n’ai jamais officiellement déposé mon mémoire à l’Université de Montréal… Mais shhhh, un jour je le ferai, promis, mais si, comme mon blog, que je vais maintenant rendre public, alimenter et mettre à jour régulièrement… je dis ca, je dis rien…
Tout cela pour dire que j’ai donc en ma possession une cinquantaine de simili-textes inachevés… Et environ 2/3 nouvelles idées/inspirations par jour… ET DONC : aujourd’hui c’est décidé, et je m’engage envers moi-même, mais également auprès de vous : je passe outre tous mes blocages, et enfin, ENFIN, j’écris et je me fais lire, sans attentes, sans peur, sans obsession, sans remettre au lendemain, sans froufrou, sans fioriture, éventuellement sans relire aussi [personne n’est parfait] ! Donc, fini les fausses excuses : le manque de temps, la surcharge de travail, la fatigue, les décalages horaires, les gueules de bois, les évènements et les soirées à organiser, les séances de bronzage à la piscine du toit à Dubai, les excursions à New York en mode dernière minute, les courbatures, les week-end à Beirut, les aventures rocambolesques sur le Dakar en Argentine, les escapades-ski à Mont-Tremblant, les euphories, les dépressions, les désillusions amoureuses, les blind date à Montréal, les speed date, les sites de rencontres, les plans foireux, les bonnes surprises, les naissances, les décès, les mariages, les invitations à torts et à travers, les amis qu’il faut consoler, la famille qu’il faut soutenir, les amants qu’il faut combler, les amants qu’il faut virer, les amants qu’il faut oublier, les séances cocooning en mode méditation-zen, les DVD sous la couette avec sa sœur, les séances shopping avec les copines, les barres de rire, les voyages d’affaire, l’addiction à Facebook, Twitter, Foursquare & Co., les cours de Zumba and so on… Attention, ne vous méprenez pas : je continuerai à faire tout cela ET à écrire ! Et oui, c’est bien de la Vie et des Expériences que l’on tire les plus beaux élans d’inspiration 😉
Sur ce, je m’en vais vaquer à mes occupations…
À bientôt !!
C.
:: 17th April 2011 ::
:: Paris, France ::
Bonjour,
j’adore le style de « l’article ». C’est très bien écrit et fort plaisant à lire !
Merci 🙂